La vie en image

De l'importance des mentions marginales

 

 

 

Georges Joseph 1893-1935

ou,

 

de l'importance d'une mention marginale

 

 

 

 

 

Georges Joseph est né le 01/06/1893 à Paris XII (75), 45 Boulevard Soult.

 

 

 

Ayant découvert sa date de naissance grace à des papiers de famille, il ne me restait plus qu'à obtenir une copie de l'acte. N'étant pas sur place, je me suis permise de faire appel à des bénévoles par l'intermédiaire d'un forum de généalogie sur Paris.
Demande couronnée de succés, comme souvent, car les généalogistes sont des personnes qui connaissent l'entr'aide. J'ai reçu une photocopie par courrier, en voici le résumé:

 

" L'an mil huit cent quatre vingt treize, le quatre juin à onze heures et demie du matin, acte de naissance de Georges Joseph Donnasson de sexe masculin, né le premier juin courant six heures du soir chez ses père et mère, boulevard Soult 45, fils de Jean Baptiste Donnasson, âgé de quarante ans, facteur de pianos et de Georgina Léonie Chrétien, âgée de vingt sept ans, sans profession, "/  suivent les noms des témoins qui n'ont pas d'importance dans cette histoire

 

 

Aprés réception de cet acte, le fil conducteur consistait à trouver la date et le lieu du mariage de ses parents, Jean Baptiste et Léonie Chrétien, en principe dans le même lieu ou dans un lieu proche, quelques années auparavant. Grace à l'aide d'une bénévole sur Paris, j'ai de nouveau obtenu une photocopie

 

  

Acte de mariage de ses parents , Jean Baptiste et Georgina

Le 05/03/1887 à Paris

 

" L'an mil huit cent quatre vingt sept, le cinq mars à dix heures quarante minutes du matin, acte de mariage de Jean Baptiste Donnasson, né à St Etienne ( Loire), le trenten octobre mil huit cent soixante deux, facteur de pianos domicilié à Paris, rue Richelieu 93 et avant à St Etienne ( Loire)

fils majeur de Barthélémy Donnasson et de Dorothée Abrial son épouse, rentiers décédés, et   Georgina Léonie Chrétien née à Compiégne ( Oise) le six novembre mil huit cent soixante cinq, sans profession, domiciliée à Paris rue Reboutté 1 bis, avec sa mère, fille majeure de Louis Victor Chrétien, conducteur des ponts et chaussées, âgé de cinquante trois ans, demeurant à Lagny le sec ( Seine et Oise ) et de Marie Léonie Ternizien son épouse sans profession, âgée de quarante six ans, présente et consentante d'autre part.

 

 

 

Tout paraissait donc simple et normal, je pouvais alors chercher à retrouver les ancêtres de ce couple.

 

Mais, étourderie de ma part et faute de débutante, mes documents mal rangés, je ne retrouvais pas la copie de l'acte de naissance de Georges Joseph, j'ai alors pensé ne pas l'avoir obtenu et j'en ai redemandé copie à une autre bénévole, et là, énorme surprise, la copie envoyée incluait la marge de l'acte ou figurait une mention marginale de grande importance que ne comportait pas le premier document photocopié.

 

Mention marginale présente sur la seconde copie d'acte reçue:

 

" Par leur mariage, prononcé en la cinquiéme mairie de Paris le quatorze janvier mil huit cent quatre vingt dix neuf, Jean Baptiste Donnasson et Georgina Léonie Chrétien ont légitimé l'enfant inscrit ci contre. Mention faite le vingt du même mois par nous, officier de l'état civil du douziéme arrondissement de Paris

 

Donc....

 

les parents de Georges, Jean Baptiste et Georgina, déclarés " mariés " sur son acte de naissance ( 04 juin 1893)

 

se seraient en fait marié le 14 janvier 1899....

 

alors que j'avais déja en ma possession un acte de mariage avec leurs deux noms en date du 05 mars 1887.....

 

et reconnaissent leur fils Georges né de leur union....
Complétement perdue, je ne comprenais plus rien !

 

 

 

J'avais, de plus, trouvé la naissance d'une soeur aînée de Georges, prénommée Jeanne Léonie née le 30/11/1888 de Jean Baptiste et Georgina, dits mariés ( confirmant ainsi le mariage du 5 mars 1887 )

 

" L'an mil huit cent quatre vingt huit le trente novembre à dix heures au matin: acte de naissance de Jeanne Léonie Donnasson du sexe féminin, née le vingt neuf novembre courant à une heure au matin boulevard Soult N° 45, fille de Jean Baptiste Donnasson âgé de trente six ans, facteur de pianos et de Georgina Léonie Chrétien âgée de vingt trois ans sans profession, mariés, domiciliés rue Richelieu 93.

 

Une homonymie aussi importante sur des noms peu usités était à exclure.

 

J'ai aussitôt demandé une copie de l'acte de mariage et de légitimation daté du 14 janvier 1899 en la mairie du 5éme arrondissement pour confirmation.

 

Et voici ce que j'ai reçu:

 

"  L'an mil huit cent quatre vingt dix neuf, le quatorze janvier à onze heures du matin, acte de mariage de Jean Baptiste Donnasson, rentier, né à St Etienne ( Loire) le trente octobre mil huit cent cinquante deux, domicilié à Paris rue d'Amboise 1; Divorcé de Georgina Léonie Chrétien d'une part- et de Georgina Léonie Chrétien, sans profession, née à Compiégne ( Oise) le six novembre mil huit cent soixante cinq, domiciliée à Paris, rue Thénard 6 avec sa mère; fille majeure de Louis Victor Chrétien, rentier au parc Saint Maur ( Seine) lequel, consulté, a refusé son assentiment au présent mariage ainsi qu'il résulte de l'acte respectueux signifié par Mtre Robin, notaire à Paris, le douze décembre dernier, et de Marie Léonie Ternizien, son épouse, sans profession, présente et consentante; divorcée de Jean Baptiste Donnasson d'autre part..../...../ aprés avoir donné lecture aux parties de leurs actes de naissance, des actes de transcriptions de divorce et respectueux sus indiqués, /......../ les futurs népoux déclarent en outre reconnaître et légitimer l'enfant né le premier juin mil, huit cent quatre vingt treize sur le douziéme arrondissement de paris, y inscrit comme fils du contractant; Nous leur avons demandé s'ils veulent se prendre pour mari et pour femme, chacun d'eux ayant répondu affirmativement et séparemment, à haute voix, nous avons prononcé, au nom de la loi, que Jean Baptiste Donnasson et Georgina Léonie Chrétien sont unis par le mariage /....../

  

Donc, ce couple aprés le premier mariage en mars 1887,

 

la naissance d'une fille, Jeanne Léonie en novembre 1888

 

se trouvait divorcé en juin 1893 lors de la naissance de leur fils georges Joseph.

 

et s'est remarié en janvier 1899.

 

 

 

La naissance d'un garçon, Léon au mois de mars 1899, soit deux mois aprés, en donne peut être l'explication.. .mais également l'état de santé du mari, Jean Baptiste Donnasson dont la signature sur ce dernier acte est complétement altérrée et qui décédera en février 1900.

 

 

 

Pour compléter cette histoire de mariage bien compliquée, il restait à trouver l'acte de divorce, ce qui fût fait, là encore grâce à la personne bénévole qui m'avait déja aidée sur Paris.

 

Le divorce a eu lieu le 8 août 1892 à Paris, 9éme arrondissement.

 

L'an mil huit cent quatre vingt douze le huit août à neuf heures trois quart du matin, Nous /........./ Vu la signification à nous faite le trois de ce mois de la grosse du jugement rendu par le tribunal civil de première instance de la Seine le quatre février dernier entre Monsieur Jean Baptiste Donnasson facteur de pianos demeurant à Paris rue de Richelieu 93, d'une part, et madame Georgina Léonie Chrétien épouse de Monsieur Donnasson, la dite Dame autorisée à résider à Paris Boulevard Soult N°7 d'autre part /...../ le certificat de l'avoué poursuivant constatant que le présent jugement a été signifié à Madame Donnasson le trente mars dernier puis le certificat /....../ constatant qu'il n'a été formé contre le jugement sus mentionné ni opposition ni appel, /..../ Le tribunal par ces motifs prononce le divorce d'entre les époux Donnasson avec toutes les conséquences de droit à la requête au profit du mari, /....../

 

 

 

C'est donc Georgina Léonie qui fut rendue responsable de cette séparation peu aprés la naissance de leur fille Léonie , et qui, apparemment, ne contesta pas le jugement mais qui, preuve à l'appui avec la naissance de Georges, a continué de voir son ancien mari hors mariage et tous deux ont même eu un troisiéme enfant ce qui a justifié leur remariage deux mois avant sa naissance.

 

 

 

J'espére avoir su montrer la complexité de mes recherches sur ce couple, la chance que j'ai eu grace à l'entr'aide et surtout, l'importance d'une petite mention marginale non présente sur la première copie d'acte et qui peut cacher une grande histoire ! Merci de m'avoir lue et j'attends vos commentaires !   Nicole



15/02/2012
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